Les armes

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LEURS SOURCES

En plus d'être un club d'escrime, La Salle d'Armes, sous l'égide de son prévôt, Jean-François Gilles, s'intéresse à la pratique historique de l'escrime et l'enseignement des armes à travers différentes sources (traités, manuels, gravures...)

LA RAPIÈRE

Usage courant : XVIe et XVIIe siècles

La rapière était avant tout une arme de duel et de défense, comme le suggère son nom espagnol apparu à la fin du XVe siècle : espada ropera, littéralement « épée portée avec ses robes », c’est-à-dire ses vêtements. Elle avait toutefois également un rôle militaire.

En Espagne, les maîtres d’armes développèrent une technique reposant sur des mouvements circulaires et une précision quasi mathématique (voir Jerónimo Sánchez de Carranza, Philosophia de las armas y de su destreza, 1582). La rapière fut ensuite adoptée en Italie, mais sans que les techniques espagnoles soient conservées. Les maîtres italiens, tels que Camillo Agrippa et Capo Ferro, fondèrent une nouvelle école, caractérisée notamment par l’usage du geste pour déstabiliser l’adversaire et par la maîtrise du tempo, afin de saisir le moment le plus favorable pour attaquer.

Au XVIIIe siècle, la rapière fut progressivement remplacée par l’épée de cour, plus légère, plus maniable et particulièrement adaptée aux coups d’estoc.

TRAITÉS D'ESCRIME

Capo Ferro

Agrippa

Carranza

LA BAÏONETTE

Usage courant : XVIIe-XIXe siècles

La baïonnette désigne une lame fixée à l’extrémité d’un fusil, transformant celui-ci en arme d’hast. Apparue au cours du XVIIe siècle, elle permet au mousquetaire ou au fusilier de remplir la même fonction que le piquier dans un bataillon. Elle est progressivement intégrée dans les armées françaises sous le règne de Louis XIV.

L’usage de la baïonnette se généralise au XVIIIe siècle dans toutes les armées d’Europe. Après les guerres de la Révolution et de l’Empire, son emploi est codifié, et une « escrime à la baïonnette » apparaît sous l’impulsion de vétérans comme Joseph Pinette et Alexandre Müller.

L’escrime à la baïonnette prend une place centrale dans l’entraînement des fantassins. Le ministère de la Guerre rédige plusieurs manuels à cet effet, et des tournois d’escrime à la baïonette sont même organisés dans les casernes jusqu’au début du XXe siècle.

Après la Première Guerre mondiale, face à l’accroissement de la puissance de feu sur les champs de bataille, la pratique de l’escrime à la baïonnette disparaît.

TRAITÉS D'ESCRIME

Müller

Pinette

LE SABRE

Usage courant : XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

En France, le sabre était à la fois une arme de cavalier et une arme de marin. Avec le développement de la Marine royale et de la guerre de course, son utilisation lors des abordages est attestée dans diverses sources dès la fin du XVIIe siècle.

Son histoire se divise en trois grandes périodes, chacune marquée par des techniques dominantes : coups de taille, coups d’estoc ou combinaison des deux. Au XVIIe siècle, on privilégie surtout les coups de taille, portés avec un sabre courbe. Au XVIIIe siècle, se répand la technique dite de la contre-pointe, qui associe taille et estoc. À partir du XIXe siècle, l’efficacité de la pointe est reconnue et concurrence la contre-pointe ; les lames deviennent alors droites pour faciliter les coups d’estoc.

Le sabre restera en usage dans l’armée française jusqu’à la Première Guerre mondiale, lorsque les nouvelles technologies rendront l’escrime militaire obsolète. Sa pratique sportive, en revanche, a perduré jusqu’à aujourd’hui sous une forme allégée : le sabre olympique.

TRAITÉS D'ESCRIME

Ministère de la guerre

Lecuyer

Müller

L'ÉPÉE

Usage courant : XIXe-XXIe siècles

L’épée trouve ses origines dans les duels à la rapière et à l'épée de cour pratiqués dès le XVIIe siècle. Elle est une arme d’estoc. Se pratiquant sans convention (telle que la priorité) et sans zones de touche imposées : elle reproduit au plus près les conditions du duel réel. Avec le sabre et le fleuret, l’épée devient une discipline olympique dès les premiers Jeux modernes, à Athènes en 1896.

Au fil du XXe siècle, les règles de l’épée sont stabilisées par la Fédération Internationale d’Escrime (FIE), fondée en 1913. L'introduction de la détection électrique (1933 pour l’épée) marque un tournant majeur, permettant de juger objectivement les touches, notamment les touches doubles. L’épée devient ainsi plus technique et tactique.

De nos jours, l’épée est l’une des disciplines les plus pratiquées en escrime olympique. Elle se distingue par son réalisme et son rythme souvent plus lent, où l'erreur se paie cher. Elle est une arme idéale pour parfaire la technique et la stratégie du pratiquant d’escrime ancienne ou d’Arts Martiaux Historiques Européens.

TRAITÉS D'ESCRIME

Ministère de la guerre

Joseph-Renaud

Brunet

L'ÉPÉE LONGUE

Usage courant : XIVe-XVe siècles

L’épée longue, ou épée à deux mains, désigne une arme blanche maniée à deux mains, dotée de deux tranchants et d’une pointe. Elle est à la fois une arme militaire, une arme de duel et un outil d’apprentissage de l’escrime. Elle apparaît en Europe occidentale au cours du XIVe siècle et connaît son âge d’or au XVe siècle. Deux grandes écoles d’escrime à l’épée longue se développent alors : l’école allemande et l’école italienne.

Dans le Saint-Empire romain germanique, l’escrime à l’épée longue se structure dès le milieu du XIVe siècle autour du poème Zettel de Johannes Liechtenauer. Elle est ensuite enrichie au XVe siècle par les commentaires et développements d’autres maîtres, comme Joachim Meyer ou Paulus Hector Mair. En Italie, l’escrime à l’épée longue émerge au début du XVe siècle avec les traités de Fiore dei Liberi. Elle se développe dans un contexte marqué par des affrontements fréquents, la présence de mercenaires et l’enseignement de l’escrime auprès des nobles. Philippo di Vadi prolonge cette tradition italienne tout au long du XVe siècle.

Au cours du XVIe siècle, l’épée longue évolue : sa lame s’allonge, son poids augmente. On parle alors de « grande épée à deux mains », de montante ou de spadone. Elle disparaît progressivement au profit d’armes plus légères et maniables.

TRAITÉS D'ESCRIME

Fiore dei Liberi

Meyer

Liechtenauer